mercredi 25 janvier 2012

Le baobab s'exporte avec succès


Voila des milliers d'années que le baobab est utilisé par les populations d'Afrique et ce n'est pas une surprise quand on voit le potentiel qu'il détient. Mais voilà que petit à petit le baobab commence à gagner la sympathie des occidentaux. Un reportage lui a ainsi été consacré sur une chaine à grande audience en France. Il est donc possible d'espérer pour les transformatrices africaines un avenir radieux.

Un problème souvent rencontré par les petits transformateurs africains est celui de répondre aux normes de qualité exigeantes voulues par l'union européenne. Or le baobab, grâce à ses puissantes propriétés antioxydantes, n'a presque aucun problème de conservation. De plus, on trouve à l'intérieur du fruit un canevas de fibres rouges qui ont la particularité d'être un puissant conservateur, comparable aux BHT et BHA, qui eux sont reconnus pour être dangereux pour la santé, mais malheureusement pas encore interdits... Ces fibres ne sont pas valorisées mais cela ne saurait tarder.

Au Sénégal, l’essentiel du marché de l’exportation du fruit du baobab est réalisé par une entreprise étrangère, mais si les transformatrices ont la possibilité de transformer leur récolte dans des locaux adaptés, elles pourront envisager de vendre elles aussi leurs fruits à l'étranger ou la demande se fait de plus en plus forte.

Car les européens, victimes de leur mode de vie qui allie surproductivité pour surconsommation, sont friands de compléments alimentaires. Et sur ce plan, le baobab, emblème du Sénégal, à tout ce qu'il faut pour les séduire.

Baobabs en saison sèche aux abords de Toubacouta, dans le Saloum

A l'heure actuelle, Nébéday accompagne les femmes, principalement dans le Saloum et dans le Sénégal oriental, afin qu'elles se réunissent au sein de coopératives.

Ainsi organisées, elles peuvent bénéficier de locaux et de matériel adapté, réunir leur production en un stock commun et assurer ainsi à leurs clients un produit de qualité avec un approvisionnement garanti.

Chaque petit groupement, qui aurait été bien peu concurrentiel s'il restait isolé, a ainsi l'opportunité de prendre sa part dans le marché de la transformation du baobab.

Nébéday et les transformatrices visent le marché local et à plus ou moins moyen terme une distribution sur la capitale et à l'étranger. La transformation s’accompagne d’un travail de mise en valeur du produit afin de le revaloriser aux yeux des citadins, qui ont beaucoup délaissé les produits locaux ces dernières années au profit de ceux de l’exportation.

Au Sénégal, en ce moment, la saison bat son plein. Les garçons récoltent, les femmes transforment. Espérons que 2012 soit pour eux le début du lancement d'une nouvelle filière économique qui sera la bienvenue dans ces régions rurales fragilisées par le déclin du tourisme et de la culture de l'arachide et par la déforestation.

Je vous laisse visionner le mini reportage qui a été consacré au fruit du baobab sur M6 à 100% mag :