mardi 18 décembre 2012

Une alternative au charbon de bois.


La majorité des foyers au Sénégal utilisent le bois comme combustible, directement comme bois de chauffe ou pour la fabrication de charbon de bois.

Mais le Sénégal, qui compte aujourd’hui 13 000 000 habitants, ne pourra plus longtemps faire supporter une telle pression sur ses forêts.

Le constat est déjà très lourd dans le nord du pays et dans le Sénégal oriental. Il a donc fallu se pencher sérieusement sur de réelles solutions alternatives. D'un côté les foyers améliorés, qui sont appréciés par les populations mais dont le coût d’achat est parfois élevé. De l'autre le gaz naturelle, mais cela ne vaut que pour la ville, car le gaz est beaucoup trop coûteux en milieu rural. Enfin il y a maintenant le charbon de paille : un procédé simple, efficace, peu coûteux qui nécessite une matière première abondante dans nos campagnes !

Nébéday travaille depuis deux ans sur la mise au point d’un charbon « vert » qui se rapprocherait le plus possible du charbon de bois traditionnel. L'unité de carbonisation mise au point pour la production du charbon est élaborée intégralement avec de la matière première locale et réalisée par le forgeron de Toubacouta. L'ensemble est simple et robuste et ne demande pas de source d’énergie autre que l'endurance de 3 à 6 personnes. Maintenant que l’on a réussi à obtenir un produit de qualité, Nébéday travaille à sa vulgarisation.

Décembre, la saison des pare feux

La paille est sèche et prête à être fauchée avant quelle ne s’enflamme par la faute de quelques chasseurs peu consciencieux ou de récolteurs de miel sauvage. Nos tournées de cinéma-débat parviennent à mobiliser de nombreux villageois pour venir couper cette paille dans les couloirs pare-feu ; la paille est ensuite transportée dans les villages pour y être transformée en charbon de paille.

Une équipe de Nébéday sillonne les villages avec une unité de carbonisation. Ces séances servent d’une part à montrer le procédé à l’ensemble des villageois, mais aussi a former les groupements qui seraient intéressés par sa fabrication et sa commercialisation. Nébéday appuiera ensuite techniquement  les personnes volontaires pour professionnaliser cette nouvelle filière de charbon de paille.


A ce jour 4 villages ont reçu la visite de cette unité de carbonisation.

Etape de carbonisation de la paille

Mélange du poussier et du liant

lundi 10 décembre 2012

Luttons contre les feux de brousse

La saison de reboisement, qui correspond à la saison des pluies, est désormais finie et a fait place à la saison sèche qui est déjà bien installée.

La paille, si verte il n’y encore pas si longtemps, a très vite séchée sous l’effet du vent chaud venu du désert. Cette paille, omniprésente dans nos paysages, devient un matériau de premier choix pour nourrir les feux de brousse.

Plus de 1500 feux de brousse se déclenchent chaque année au Sénégal.

Ces feux de brousse causent des dégâts considérables pour notre pays :
  • Ils compromettent la régénération naturelle.
  • Ils mettent en danger la biodiversité.
  • Ils détruisent le fourrage pour le bétail.
  • Ils contribuent à l’érosion et au lessivage de la terre arable.

Ces désastreuses conséquences poussent progressivement les populations dans un cercle vicieux d’appauvrissement.
Épuisement d'un feux de brousse aux abords de Sangako

Nébéday fait le maximum au côté des populations pour combattre ces feux de brousse et protéger ainsi notre environnement, nos ressources et l’avenir de nos enfants.

La réunion de la semaine passée, organisée avec l'équipe de Nébéday, les chefs de villages, les écogardes, les présidents de groupement féminins et des ASC ainsi que les notables de la zone, a signifié le lancement de la campagne de lutte contre les feux de brousse.

A la demande des participants, Nébéday sillonne les 15 villages périphériques de la forêt de Sangako pour y tenir des séances de cinéma-débat. Des images fortes sont diffusées sur la grande place du village pour conscientiser davantage et mobiliser les foules à se rendre en masse aux abords de la forêt pour y tailler des pare-feux. Ces séances de cinéma-débat permettent de faire remonter et partager les idées pertinentes et ainsi mettre en place sur le terrain des initiatives locales choisies et avalisées par l’ensemble de la communauté : le gage de la réussite et de la pérennité du projet.

La première matinée de pare-feux qui s’est tenue jeudi matin dernier a mobilisé plus de 120 personnes. Réunissant femmes, enfants, hommes et même quelques anciens, ce fut une grande satisfaction pour tous que de voir autant de monde réunis. Les villageois ont l’habitude d’aller couper de petites quantités de paille pour la fabrication de leur palissade ou des toitures, c’est un travail difficile qui est généralement confié aux hommes. Il y avait pourtant une majorité de femmes alors que décembre est la saison de la récolte du bissap et du décorticage des arachides, des activités traditionnellement confiées aux femmes.

Jeune anacardier avec sa protection contre
 les singes et le bétail

Plantation d'un jeune anacardier




La réalisation de pare feux consiste à faucher la paille à l’aide de faucilles ou de machettes sur une largeur de 15 m. Cette année, il a été décidé que nous réaliserions des pare feux prioritaires d’une longueur totale de 9 km dans des couloirs stratégiquement placés, couloirs bloquant le feu porté par le vent du nord est. Dans ces couloirs ont été plantés 5000 anacardiers durant l’hivernage.

Il va maintenant falloir tenir le rythme et aller jusqu’au bout du travail pour optimiser nos chances de voir la forêt préservée des feux de brousse cette année.

 Paysage préservé des flammes près du village de Sandicoly. On y récolte le vin de palme .

mercredi 28 novembre 2012

Introduction du plan de gestion de la forêt de Sangako


Ce jeudi 22 Novembre s'est tenue à la maison communautaire de Toubacouta une réunion de grande importance pour la poursuite de la bonne gestion de la forêt de Sangako.

Cette réunion a été l'occasion de réunir Mr Dianko le président de la communauté rurale de Toubacouta, les représentants régionaux des Eaux et Forêts ainsi que les chefs des villages environnants. Ils ont été accompagnés par les présidentes des associations de femmes, les présidents des associations de jeunes, un écogarde de chaque village ainsi que les notables de la zone.

Ces mois passés, chacun d'entre nous a fait beaucoup d'efforts pour assurer un reboisement important de la forêt de Sangako. L'ensemble des chefs de villages ont su mobiliser les villageois pour se rendre en forêt, malgré les pluies et la chaleur, pour planter et protéger le maximum d'arbres. Les agents de Nébéday ont été sur le terrain chaque jour. Et c'est ainsi que 5 000 arbres ont été plantés!

Jean Goepp, l'initiateur du projet, a remercié et félicité l'ensemble de la communauté pour ce travail collectif réalisé avec brio.

Cette réunion fut surtout le moment de soulever des points très importants concernant la suite des activités à mener. Bien que les pare-feux ont été aménagés, ils ne seront efficaces et autonomes que dans quelques années, quand les anacardiers plantés auront atteint leur taille adulte. Aujourd'hui, ils sont très vulnérables face aux feux de brousse, tout comme la forêt qu'ils doivent à terme protéger. Le plus gros du travail reste donc à faire.

Beaucoup de participants ont pris la parole, et après de nombreux échanges fructueux, il a été décidé que Nébéday allait recommencer une tournée de cinéma-débat dans l'ensemble des villages avec un film insistant davantage sur les dangers des feux de brousse. Dans les jours suivants la projection, les populations retourneront aux abords de la forêt au niveau des plantations pour faucher la paille. Si, malgré les mesures prises, les feux parviennent tout de même à se déclencher, les villageois et les membres de Nébéday préalablement équipés, interviendront physiquement pour stopper l'avancée des flammes.

La paille ainsi fauchée servira à la fabrication de bio charbon. Une unité mobile fera le tour des villages pour récupérer la paille et former les gens désireux d'apprendre la méthode. Par la suite, Nébéday pourra accompagner les groupements souhaitant se lancer dans la fabrication et le commerce de charbon de paille.

Une prochaine réunion d'envergure devra se faire dans quelques semaines. Celle-ci concernera avant tout les femmes et la coopérative.

vendredi 23 novembre 2012

Du moringa pour les enfants


A l'occasion de la journée mondiale de l'enfance, Nébéday a animé un atelier autour du moringa dans le village de Médina Sangako.

Cette journée mondiale de l'enfance, décrétée par l'ONU en 1954, a l'ambition d’être une journée de fraternité mondiale et de compréhension envers les enfants, une journée d’activités favorisant le bien-être des enfants du monde entier. La date du 20 novembre a été choisie en souvenir du jour de l’adoption par l’Assemblée de la Déclaration des droits de l’enfant en 1959, et de la Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989.

Nébéday travaille depuis ses débuts à la vulgarisation du moringa oleifera qui est un arbre dont les feuilles sont un excellent complément alimentaire pour les enfants en croissance. Les agents de Nébéday organisent des causeries auprès des femmes dans les villages, les maternités, à la radio. Ces causeries sont l'occasion de préparer des repas additionnés de moringa. Ces repas sont bien adaptés aux adultes mais il est plus difficile d'en faire manger aux enfants; Il fallait trouver une recette dont les enfants soient particulièrement friands. Nous avons donc choisi d'enrichir du mbouraké avec de la poudre de feuille de moringa. Le mbouraké est un mélange de mil, de pâte d'arachide et de sucre très prisé par les petits. Mardi 20 novembre, l'ensemble des invités de la cérémonie ont pu déguster ce mbouraké enrichi au moringa et les avis ont été unanimes : c'est délicieux!


Poudre de feuilles de moringa
Mbouraké traditionel
Plus les mères de familles varieront les recettes à base de moringa et plus les doses journalières recommandées pourront être atteintes. Nébéday travaille sur un petit guide de recettes de cuisine à base de moringa oleifera. La diversité des préparations permettra de varier les saveurs, mais aussi de diversifier l'assimilation des vitamine et minéraux présents dans la feuille.

Même les enfants participent aux plantations de moringa

jeudi 15 novembre 2012

Radio Niombato


Une bonne communication sociale est la garantie d'un projet réussi et dans ce domaine la radio communautaire détient un immense potentiel.

Grace à la radio communautaire, le message n'est plus vertical mais réellement horizontal avec une participation de tous les acteurs du projet. Les émissions radio participatives permettent de consolider efficacement les actions de terrain.

L'analphabétisme est grand en zone rurale, surtout chez les femmes, mais il ne doit pas être un frein à l'information et à la participation des villageois à la gestion de leur terroir et pour notre cas à celui de la forêt de Sangako. D'autant plus dans une société à tradition orale comme la nôtre.

l'animateur de radio Niombato au travail
10 émissions ont déjà été diffusées sur les ondes de la radio communautaire du Niombato basée à Soucouta. Tout le Niombato a pu écouter les femmes de Sandicoly raconter leur initiation à l'apiculture ou celles de Batamar vanter les mérites de leur café de graines de baobab. Les émissions ont aussi grandement aidé à mobiliser les milliers de villageois qui ont contribué à la campagne de reboisement durant l'hivernage où tout de même 5000 arbres ont été plantés dans la forêt classée de Sangako.

La radio bénéficie d'un important potentiel d'influence dans sa zone. Nébéday espère mettre à contribution une fois de plus tout ce potentiel pour mobiliser les villages environnants la forêt dans la lutte contre les feux de brousse. La saison des pluies est terminée depuis quelques semaines et la paille sèche sur pied à toute vitesse. Dans quelques semaines n'importe quelle petite étincelle pourra transformer la forêt en véritable brasier et réduire à néant tous les efforts de reboisement fait durant l'hivernage.

Espérons que radio Niombato réussira à nouveau le challenge qui fait sa raison d'être : mobiliser les villageois et les rendre conscient de leur impact et de leur capacité à se mobiliser positivement pour leur terroir.

Moussa Mané, responsable de la radio de Soucouta et son animateur devant leurs locaux

mardi 30 octobre 2012

Une agriculture alternative est possible


"Il a fallu des millénaires pour que la terre nourricière à laquelle nous devons la vie puisse se constituer"
Pierre Rabhi


Agriculteur, écrivain et penseur français d'origine algérienne, Pierre Rabhi est l'un des pionniers de l'agroécologie.

L'agroécologie est une alternative au système de l’agriculture industrielle fondée sur le profit au détriment des grands équilibres environnementaux. Elle est un moyen d’accéder à l'autosuffisance alimentaire tout en économisant les ressources, en diminuant les pollutions et en respectant la santé.

L'agroécologie c'est l'art de concilier une agriculture durable, écologiquement saine, économiquement viable et socialement juste.


Années après années, les terres engendrent les mêmes semences, s'intoxiquent des abus de pesticide, sont meurtries par les labourages répétés, lessivées par les violentes pluies de l'hivernage puis balayées par l'harmattan... Il ne nous restera bientôt plus qu'une croûte sèche sur laquelle plus rien ne poussera.

Mais prenons conscience qu'aux origines, cette terre nourricière n'existait pas, elle s’est constituée petit à petit...Sauf que là, ce que la nature a conçu en plusieurs millénaires, nous devons pouvoir le réaliser en quelques années!

Pour cela, nous avons à disposition plusieurs pratiques agricoles comme l'utilisation de paillis, l’absence de travail du sol, la gestion de l'irrigation, les associations culturales, la protection intégrée des cultures, et bien d'autres encore...

L'agroécologie consiste à définir des pratiques qui imitent les processus naturels créant ainsi des interactions et synergies biologiques bénéfiques entre les composantes de l’agroécosystème.

C'est en s'inspirant de ces principes que Nébéday accompagne les femmes dans leurs activités de maraîchage.

Beaucoup de femmes ont pris l'habitude d'utiliser des produits industriels, mais du fait de l'analphabétisme important chez les femmes, ces produits chimiques sont mal utilisés et nuisent à la santé des agricultrices, de leurs familles et de leurs terres.
Les animatrices de Nébéday se rendent le matin dans les parcelles de maraîchage pour expliquer concrètement aux femmes comment réaliser un bon compost, comment l'utiliser et surtout quel est son intérêt.
Elles discutent aussi longuement sur la manière d'utiliser certaines essences locales, telles que le neem, comme insecticide naturel. Le neem est ainsi très efficace aussi bien pour prévenir que pour guérir des invasions de nuisibles en tout genre.
Les femmes ont aussi adopté les moringas oleifera dans leurs champs que ce soit pour participer à la création de haies vives qui vont faire office de brise vent et de pare-soleil léger, que pour les associer aux cultures et envisager ainsi de faire un petit commerce des feuilles de moringa (ces feuilles sont un excellent complément alimentaire, surtout pour les femmes enceintes et les enfants).

Des pépinières de Leucaena leucocephala ont débuté. Ces arbres sont reconnus pour leur efficacité à fixer l'azote et pour leur production importante de biomasse. Les feuilles en tombant vont engraisser le sol et servir de fourrage pour le bétail. Leur croissance est relativement rapide, ils sont donc une source possible de bois de chauffe.  Il est prévu que ces arbres soient plantés en bordure des champs en début d'hivernage. 

Des pépinières de jujubiers sont aussi lancées. Les jeunes arbres sont prévus pour recevoir des greffons de jujubier améliorés tel qu'on en trouve au Mali. Les jujubes du Mali sont presque dix fois plus gros que nos petits jujubes sénégalais. Les enfants en raffolent et sa pulpe est riche en vitamine C. Les jujubiers, poussant relativement vite et étant pourvus de beaucoup d'épines, peuvent être intégrés dans des haies vives. Mais surtout, le jujubier a une grande valeur économique et nutritionnelle, sa culture va ainsi permettre d’augmenter les revenus et le statut nutritionnel des agriculteurs et de leurs familles.

Un autre groupement de femme est en train de se former à l'apiculture. Grace au travail de pollinisation des abeilles, la pratique de l'apiculture à proximité des champs va accroître le volume des rendements agricoles, sans effort pour les agriculteurs, avec en plus l'espoir d'une belle récolte de miel. Le miel va lui aussi permettre d'augmenter les revenus et le statut nutritionnel des familles.


Nébéday travaille à conscientiser les populations sur la richesse et l'importance pour notre équilibre de nos ressources naturelles. Si elles sont bien gérées, nos ressources nous offrent les aliments qui nous nourrissent, les médicaments qui nous soignent et même l'argent qui envoie nos enfants à l'école.  

lundi 15 octobre 2012

Le Moringa en réponse aux carences alimentaires au Sénégal

Les résultats d'une grande enquête démographique effectuée en 2011 ont été publiés la semaine dernière. Les résultats sont loin d'être bons :
  • 37% des enfants de moins de deux ans sont affectés par une carence en vitamine A,
  • 76% des enfants de 6 à 59 mois sont carencés en fer et en acide folique,
  • 54% des femmes de 15 à 49 ans sont carencées en fer et en acide folique.
Selon l'OMS, l’amélioration du statut en vitamine A des enfants de 6 à 59 mois augmente leurs chances de survie par la réduction de 25 % de la mortalité attribuable aux maladies infantiles, telles que le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires aiguës et la rougeole.

Ces carences alimentaires entraînent aussi des troubles socio-économiques très lourds à long terme. Un enfant sous-vitaminé aura un développement physique et mental altéré, ainsi qu’une capacité de travail et d’apprentissage diminuée. Une réelle prise en main de la santé des enfants et des femmes en âge de procréer est un préalable indispensable au bon développement économique de notre pays.

Le gouvernement à réagit dès la publication de ces résultats en mettant en place un atelier national de formation des techniciens de laboratoires, sur les dosages de la vitamine A, de l’acide folique et du fer dans les aliments fortifiés de base tels que l'huile ou la farine boulangère.

Nébéday s'inscrit complètement dans cette mouvance en travaillant au quotidien auprès des femmes. La femme est le pilier de la famille : si elle est conscientisée sur l'importance d'une bonne alimentation, l'ensemble de sa famille en bénéficiera.

Avec la saison des pluies qui s'achève, les femmes reprennent leurs activités de maraîchage. L'association Nébéday les accompagne à planter des Moringa Oleifera en culture combinée. Le Moringa, avec ses racines profondes, n'entrera pas en concurrence avec les salades ou les tomates alors que son feuillage offrira une légère ombre aux légumes.

Parallèlement, les techniciens de Nébéday sensibilisent les femmes à la cuisine des feuilles du Moringa qui sont une source importante de vitamine A et C, de fer, de calcium et de protéines. Différentes méthodes de préparation de ces feuilles permettront de faire ressortir les qualités de tel ou tel nutriment.

Réunion de sensibilisation sur la cuisine des feuilles de Moringa
Préparation d'un plat à base de poisson et de feuilles de Moringa

Dans la zone de la forêt de Sangako, ce sont 4 champs test qui ont été mis en place pour la culture semi-intensive du Moringa. Au bout de quelque mois, nous pourrons juger de la réussite du projet et dupliquer la méthode auprès des GIE intéressés par cette culture. L'objectif est de mettre en place une filière stable de production de feuilles de Moringa.

Préparation d'un champs de Moringa à Sandicoly

lundi 24 septembre 2012

Clinton Global Initiative


Fondée en 2005 par le président Bill Clinton, la Clinton Global Initiative (CGI) réunit des leaders mondiaux pour créer et mettre en œuvre des solutions novatrices aux défis les plus urgents de la planète. Les Assemblées annuelles de CGI ont réuni plus de 150 chefs d'Etat, 20 Prix Nobel, des centaines de dirigeants de grandes entreprises, des représentants de fondations et d'ONG, des mécènes, ainsi que les médias les plus influents. À ce jour, les membres de CGI ont fait plus de 2.100 actions, qui soutiennent l’amélioration des conditions de vie de près de 400 millions de personnes dans plus de 180 pays. Lorsqu'ils seront entièrement financés et mis en œuvre, ces engagements représenteront 69,2 milliards de dollars.

L’approche de la fondation Man and nature qui nous soutient pour la mise en œuvre du projet de conservation de la forêt de Sangako a été saluée par la Clinton Global Initiative.

Olivier behra, fondateur de Man&Nature, est invité le 25 Septembre à New York pour l’assemblée annuelle de la CGI afin de porter son message dans les plus hautes sphères et pour inspirer d’autres acteurs dans la même voie.


Man&Nature est une Organisation de Solidarité Internationale qui développe un programme dont la vocation est de promouvoir des approches de conservation de l’environnement novatrices et d’encourager des modes de développement durables.

La stratégie de Man&Nature repose en particulier sur le soutien à une exploitation comprise et raisonnée des ressources naturelles et un partage équitable des bénéfices entre communautés locales du Sud et entreprises privées du Nord.

Man&Nature soutient de nombreuses activités qui concourent à son objectif principal : offrir aux communautés locales un tremplin économique et social en particulier par l’identification de débouchés et à la structuration de nouvelles filières de ressources naturelle.

C’est dans ce cadre que Man&Nature soutient notre projet autour de la forêt de Sangako, projet dont l’objectif est, dans un premier temps, de transférer la gestion de la forêt aux mains des communautés limitrophes et d’établir un plan de gestion raisonné. Dans un deuxième temps, le projet vise à mettre en place des filière de valorisation des produits forestiers comme le miel, le fruit du baobab, l’anacardier, etc.

mardi 18 septembre 2012

Les foyers améliorés contre la déforestation

Fourneau traditionnel 3 pierres

Au Sénégal, la majorité des ménagères utilisent des foyers de type « trois pierres ». Le principe d’un foyer trois pierres est de faire un feu avec des branchettes de bois, et de disposer trois pierres permettant de soutenir une marmite. Cette méthode, très bon marché, a pour inconvénient de dégager énormément de fumée et d’être très consommatrice de bois.








Le foyer amélioré, ou fourneau « Jambar », est un type de fourneau fermé, qui a plusieurs avantages :

  • Il permet tout d’abord de faire des économies de bois. D’après Cumba Bop de Sadioga, « avec un foyer amélioré, seulement 2 ou 3 branches peuvent être utilisées pour faire un repas entier, contre 6 avec un foyer trois pierres ». Cette faible consommation de bois permet de faire des économies financières et de protéger l’environnement forestier
  • Il permet aussi de préserver la santé des villageoises. En effet, il faut savoir qu’une villageoise marche en moyenne 5 km pour atteindre la forêt. Le ramassage du bois est donc un travail très difficile. De plus, un foyer amélioré émet très peu de fumée, ce qui préserve les utilisatrices des maladies comme l’asthme, les problèmes de vue… 
  • Cuisiner avec un foyer amélioré procure un gain de temps : il permet  un temps de cuisson moindre et  le démarrage du feu est facilité.    

La mise en place de foyers améliorés dans les ménages est donc au cœur d’un développement dit durable car il combine les aspects sociaux, économiques et environnementaux.

Foyer amélioré métallique

vendredi 7 septembre 2012

5.000 !

C'est le nombre d'anacardiers que Nébéday, accompagné des villageois de la périphérie de la forêt classée de Sangako, a planté depuis le début de l'hivernage.

Des centaines de villageois, hommes, femmes et enfants, se sont mobilisés bénévolement tous les jours depuis deux mois pour atteindre ce chiffre. Et la saison n'est pas encore finie. On peut espérer planter encore un petit millier d'anacardiers ainsi qu'une centaine d'autres espèces d'arbres.

S'il ne suffisait que de planter, le travail irait beaucoup plus vite, mais chaque arbre doit avoir une protection solide et c'est ce travail qui est le plus fastidieux.

Sans la mise en place de protections, les singes arracheront les jeunes plants pour en manger les racines. Et les survivants seront dévorés à la saison sèche par le bétail (surtout par les chèvres).

Donc chaque plant d'anacardier est entouré de 4 branches, à hauteur d'homme, de préférence du neem (azaradichta indica), qui est une espèce étrangere et invasive. L'ensemble est entouré de deux tours de filet de pêche et solidement maintenu pour résister le plus longtemps possible aux assauts répétés de nos indésirables gloutons.

Protection d'un jeune plant d'anacardier

Pourquoi l'anacardier ?

L'anacardier est notre priorité cette année car ces arbres, plantés en quinconce, constituent des pare-feux efficaces et protègent toute la forêt des futurs feux de brousse.

Aujourd'hui, les arbres sont encore petits et demandent beaucoup d'entretien. Ils ne pourront remplir leur rôle de pare-feux que d'ici trois ans. D'ici là, la paille aux abords des plantations devra être systématiquement fauchée pour limiter les incendies.

Cette paille servira alors à la fabrication de charbon grâce à un procédé simple et efficace élaboré par Nébéday. A cet effet, deux premières unités de charbon de paille vont voir le jour dans la zone à la fin de l'hivernage.

Pour plus de photos sur cette opération : Reboisement et protection d'anacardiers

mercredi 22 août 2012

Plantation de palétuviers à Sandicoly

Fin juillet, une grande opération de plantation de palétuviers a été organisée en partenariat avec les villageois de Sandicoly, l'association Nébéday et de jeunes français de l'organisme de voyage "sans frontières".




La mangrove est l'un des écosystème les plus riches de la planète, mais aussi l'un des plus fragiles. A l'interface entre le milieu marin et le milieu continental, la mangrove est une barrière végétale naturelle impénétrable pour les grands prédateurs. Elle offre donc un abri aux poissons et crustacés qui viennent s'y reproduire en grand nombre. Alevins et juvéniles grandissent en toute tranquillité entre les racines de palétuvier. Il a été étudié dans le Saloum que la mangrove offre un refuge à 127 espèces de poissons dont les trois quart viennent pour se reproduire. La mangrove assure ainsi le renouvellement des poissons et des crevettes qui, à l'âge adulte, rejoindront la pleine mer.

Les villageois de Sandicoly, accompagnés de jeunes français, sont allés récolter auparavant des propagules, les organes de propagation et de reproduction des palétuviers, et ont accédé en pirogue à une zone favorable à la réussite du reboisement.

C'est ainsi 3225 propagules qui ont été plantés dans la journée et qui donneront, en grandissant, de beaux palétuviers. Ces palétuviers permettront de reconstituer un écosystème de mangrove très intéressant en terme de biodiversité.

Les mangroves du Sénégal sont des zones humides vitales et dont dépend la migration des oiseaux. En particulier celles du delta du Sine Saloum, delta déjà inscrit en réserve de la biosphère et protégée par un parc national, delta qui est le troisième site côtier d'importance ornithologique de l'Afrique de l'ouest, après le banc d'Arguin en Mauritanie et l'archipel des Bijagos en Guinée Bissau.


 Extrait d'un interview de Jean Goepp, directeur de Nebeday, réalisé par la fondation Insolites Bâtisseurs :
La mangrove offre aux populations des ressources essentielles, comme le poisson, unique source de protéine animale pour les sénégalais : sur notre littoral, elle abrite près de 130 espèces de poisson. Elle freine la remontée du sel et protège les zones de rizière des eaux salées de l'océan. Au Sénégal, l'alimentation de base, la plat national, c'est le thiep bou dien, à base de riz et de poisson. Sans mangrove, plus de poissons, plus de rizières !
On sait aujourd'hui qu'il faut stocker le carbone pour limiter le réchauffement climatique. La mangrove est un écosystème exceptionnel en termes de quantité de carbone stocké. Et le palétuvier à l'immense qualité de stocker le carbone dans une forêt qui ne brûle jamais, une forêt de zone humide. Le premier ravageur de nos forêts, c'est le feu : chaque année, il y a entre 1500 et 2000 feux de brousse au Sénégal.
Quand on stocke du carbone dans une forêt continentale, et que cette forêt est prise par le feu, tout le carbone repart dans l'atmosphère : l'action de plantation est nulle, le bilan carbone est nul ! En restaurant la mangrove, on a la garantie de reboiser une forêt qui ne brûlera pas.
Restaurer l'écosystème de mangrove au Sénégal, c'est, à l'échelle locale, régénérer les ressources naturelles, permettre aux sénégalais d'assurer une autosuffisance alimentaire, et, à l'échelle mondiale, lutter contre le réchauffement climatique.

vendredi 17 août 2012

Création des Amis de Nébéday

Cet été s'est créée une association française, Les Amis de Nébéday, association basée à Paris et parue au J.O. du 28 juillet 2012, qui a pour but d'appuyer et d'accompagner l'association sénégalaise Nébéday.

Plus précisément, Les Amis de Nébéday apportent un soutien technique, humain, matériel et financier pour permettre et favoriser la réalisation des activités déployées localement par Nébéday.


Les démarches sont en cours pour valider l'intérêt général de l'association et donc la possibilité de déduire une partie des dons.

C'est important d'avoir des amis !

vendredi 27 juillet 2012

Journée Internationale Aliniha

La Journée Internationale Aliniha a rassemblée au Sénégal le 25 juillet 200 femmes de Kotiari et Tambacounda, cela malgré le début du Ramadan.

Cent femmes de Kotiary et cent femmes des deux Associations Aliniha Autogérées de Tambacounda ont pris part à cette manifestation en plantant près de 200 arbres dans la case Aliniha.

Un événement relayé sur Tambacounda.info.

jeudi 19 juillet 2012

Perimètre agroforestier à Tambacounda


Dans le cadre d’Aliniha International, Nébeday s’est engagée à fournir un nouvel outil conciliant gestion de l’environnement et production aux Associations Aliniha Autogérées (AAA).

Cet outil, appelé périmètre agroforestier, se doit d’être économiquement, écologiquement et socialement viable, ainsi qu’être adaptable aux trois pays concernés par Aliniha :
  • Mali
  • Burkina-Faso
  • Sénégal
La femme donne la vie, le crédit donne les moyens, l'arbre donne l'espoir, ensemble ils bâtiront l'avenir.

Le principe est de clôturer un terrain d’une dizaine d’hectares et de le diviser en deux :
  • Une moitié de la surface sera mise en Régénération Naturelle Assistée (RNA),
  • L’autre moitié sera partagée entre verger, maraîchage et pépinière. Ces deux derniers éléments seront pensés pour pouvoir y mêler des ligneux ayant un intérêt économique.
Jean Goepp et l'Association des femmes Aliniha Autogérée dénommée Kheramakono de Kothiary

Actuellement, une parcelle test est en cours d’aménagement autour de la nouvelle case Alinhia de Kothiary, dans la région de Tambacounda. Les outils nécessaires à la mise en place de ces périmètres à une plus grande échelle sont en cours de création, en concertation avec les femmes de l’Association Aliniha Autogérées Kheramakono.

A terme, ces périmètres permettront aux femmes concernées d’acquérir une certaine auto-suffisance alimentaire et de dégager des revenus supplémentaires par la vente des produits issus du maraîchage, du bois, des fruits et autres produits forestiers non-ligneux (PFNL).

lundi 16 juillet 2012

La Libre Belgique parle de Nébéday

Un article de Séverine Dieudonné du 16/7 sur le site internet de La Libre Belgique présente Nébéday et ses actions dont l'initiative Plante la Vie.

"...Jean Goepp et son association Nébéday ont choisi de miser sur deux alliés de poids. Un allié pour le présent - la femme - et un allié pour le futur - l’enfant."

"Le souffle d’une vie simple mais meilleure et confortable."

mardi 10 juillet 2012

Des baobabs en pépinières


Nébéday a, pour l’hivernage 2012, le projet de mettre en place des pépinières de baobabs autour de la forêt classée de Sangako. En effet, les paysages sénégalais qui étaient autrefois peuplés de magnifiques baobabs feuillus, présentent dorénavant de plus en plus de malheureux baobabs ébranchés ne possédant plus que quelques touffes de feuilles par-ci, par-là.

Ces tristes feuillages sont dus à la mauvaise gestion de la récolte des feuilles de baobab : les villageois coupent des branches entières de baobab pour obtenir le lalo (une poudre de feuilles séchées que les sénégalais utilisent beaucoup dans leur couscous) mais surtout pour nourrir le bétail. Ainsi, d’année en année, les baobabs s’affaiblissent, ne donnant plus de feuilles ni de fruits.

Cette mauvaise gestion est désastreuse quand on connaît l’importance du baobab au Sénégal. C’est pourquoi, Nébéday, en collaboration avec les groupements féminins des villages de Sandicoly, Toubacouta, Sadio Salla et Keur Aliou Gueye a eu l'idée de créer des pépinières de baobabs pour reboiser les zones sinistrées et développer le maraîchage pour la culture des feuilles.

Les pépinières permettent à long terme de renouveler le parc de baobab dont la régénération naturelle est fortement contrariée par les feux de brousse et la divagation du bétail.

Le maraîchage permettra d’obtenir en grande quantité des feuilles nouvelles pour la fabrication du lalo et l'alimentation du bétail.

Le bénéfice de ce projet sera double :
  • bénéfice environnemental : en replantant des arbres, on améliore la biodiversité de la région du Sine-Saloum,
  • bénéfice économique : en fabricant elle-même leur lalo, les femmes ne sont plus dépendantes des marchés extérieures et peuvent en consommer  toute l’année à moindre frais.
Si ce projet fonctionne avec ces quatre villages, Nébéday proposera aux 10 autres villages situés autour de la forêt classée de Sangako de le mettre en place.

Baobab en pleine forme

Baobab ayant subi un élagage excessif

Crédit photo : inecoba

jeudi 21 juin 2012

Nebeday sur africaturnsgreen.org

Le site Africa Turns Green, une initiative visant à présenter les efforts des entrepreneurs africains en matière de sauvegarde des écosystèmes du continent, parle de Nébéday en général et de l'initiative Aliniha en particulier.

Le projet Africa Turns Green vise à lancer une campagne de reportages sur des acteurs oubliés de la sauvegarde du climat et de l’environnement sur le continent africain. Dans le cadre de cette campagne, le site revient sur le parcours réalisé par des entrepreneurs qui, localement, développent des projets fondamentalement innovants et porteurs d’espoir.


Untitled from AfricaTurnsGreen on Vimeo.

jeudi 14 juin 2012

Bilan de la semaine de l'environnement en quelques chiffres

Voici le bilan de la semaine de l'environnement pour Nébéday :
  • 600 élèves des 5 écoles de la ville de Sokone ont bénéficié de séances de sensibilisation à la protection de l'environnement.
  • 5 soirées de cinéma-débat on eu lieu dans les différents quartiers avec pour thème les méfaits des usages des sacs plastiques. Une soixantaine de spectateur en moyenne était présent chaque soir.
  • 50 moringa oleifera ont été planté dans les concessions voisines de nos bureaux et les agents de Nébéday ont pu mieux informer les gens de l'étendu des propriétés nutritionnelles et thérapeutiques de l'arbre.
  • 28 femmes bénéficiaires du projet de la forêt de Sangako sont venues présenter l'ensemble de leur production à l'occasion d'une foire crée pour l'occasion au grand marché hebdomadaire.
  • 11 produits, relativement nouveaux pour le grand public, ont pu être présentés et goutés. Parmi eux la poudre de pain de singe, la poudre de feuille de moringa, le café de graine de baobab, les confitures de mangues, le pain de singe, la pomme cajou, le savon noir, le savon de neem, le charbon de paille,...
  • 400 hommes, femmes et enfants se sont mobilisé pour accomplir un grand nettoyage de la ville dimanche.
  • 5 bennes de déchets ont été transportées jusqu’à la décharge public. 
  • 70 artistes ont animé un grand concert collectif pour achever cette semaine dans la bonne humeur.

Cette semaine de l'environnement a été une belle réussite. Autant pour les bénéficiaires de nos projets, que pour la communauté sokonoise qui à pu découvrir l'ensemble de nos activités. Beaucoup de contacts ont été pris pour d’éventuels partenariats dans le futur. Les écoles et les groupements féminins ont émis beaucoup d'espoir pour travailler très prochainement avec Nébéday. Des espoirs que l'on espère nous aussi concrétiser très rapidement.

Plantation d'une jeune moringa
Démonstration des produits issu des ressources forestières
Séance de cinéma débat

Fin d'une séance de sensibilisation à l'école

Grand nettoyage des rues de Sokone

jeudi 7 juin 2012

L'économie verte à l'honneur lors de la JME 2012

L'économie verte

Voila une expression que l'on entend beaucoup ces dernier temps. C'est d'ailleurs le leitmotiv du Programme des Nation Unies pour l'Environnement (PNUE) à l'occasion de la Journée Mondiale de l'Environnement (JME).

Voici la définition qu'ils nous en donne :
"Une économie verte peut se définir comme une économie qui apporte une amélioration du bien être et l'équité sociale tout en réduisant considérablement les risques environnementaux et les risques de pénuries écologiques."
C'est un concept auquel Nébéday adhère complètement. Si nos ressources naturelles sont bien gérées, elles améliorent nettement la qualité de vie de chacun d'entre nous.

C'est sur ce point essentiel que Nébéday concentre son énergie avec les villages environnants la forêt de Sangako et plus particulièrement avec les femmes des villages.



Depuis plusieurs mois les animatrices de Nébéday sillonnent les 14 villages et dispensent des formations sur la valorisation des ressources naturelles. Ainsi, environ 500 femmes ont été formées à la réalisation de différentes confitures, de succédané de café, de savons et bien d'autres encore.





A l'occasion de la journée mondiale de l'environnement Nébéday a convié deux représentantes parmi toutes ces femmes à une foire de démonstration et de vente de leur produits. La foire a eu lieu durant le marché hebdomadaire de Sokone qui réunit beaucoup de monde. Ce fut un grand succès. premièrement ce fut pour elles l'occasion de se réunir une première fois toutes ensembles et de réfléchir aux bases de leur future coopérative. Deuxièmement, elles ont pu prendre de nombreux contacts auprès des commerçants du marché et troisièmement elles ont pu rencontrer et échanger avec le grand public sur les possibilités, trop méconnues, qu'offre la forêt et ainsi développer progressivement la consommation des produits locaux trop souvent boudés au profit de ceux issus de l'importation.


La journée s'est terminée dans la bonne humeur avec quelques allocutions de remerciements mutuels et une invitation à la réflexion sur les bases de la future coopérative des femmes de la forêt de Sangako.

vendredi 25 mai 2012

Victoire pour les océans et les pêcheurs artisans africains

Un espoir pour les ressources halieutiques du Sénégal
Début mai, le gouvernement du Sénégal a finalement annulé les autorisations de pêche qui avaient été octroyées aux 29 chalutiers pélagiques étrangers opérant dans les eaux sénégalaises. Cette très bonne décision va bénéficier aux pêcheurs artisans locaux, qui voyaient leurs ressources diminuer du fait de la surpêche pratiquée par ces navires étrangers.
Il y a quelques mois, en pleine campagne présidentielle au Sénégal, Macky Sall, alors candidat, avait rencontré des représentants de Greenpeace basés à Dakar. A l’issue de ce rendez-vous, il avait publiquement déclaré qu’il agirait, une fois élu, pour mettre fin au pillage des eaux sénégalaises par les bateaux étrangers. Il vient donc de tenir sa promesse.


Cette rencontre a eu lieu alors que les équipes de Greenpeace menaient une mission à bord de l’Arctic Sunrise en mars-avril dans les eaux ouest africaines. Cette expédition a été le point d’orgue d’une campagne de terrain, menée avec la population sénégalaise et les pêcheurs artisans locaux, pour réclamer plus d’équité dans le partage des ressources halieutiques et une meilleure protection pour les océans ouest africains.

Pêche artisanale sur les cotes sénégalaises
Bon nombre des énormes chalutiers qui viennent piller les mers d’Afrique viennent d’Europe. L’Union européenne doit prendre ses responsabilités et s’inspirer de cette décision des dirigeants africains. Plutôt que d’envoyer les navires en surnombre de sa flotte pêcher dans les eaux des pays en développement, la politique commune des pêches européenne, actuellement en pleine réforme, devrait limiter le nombre de bateaux industriels de pêches et favoriser une pêche locale plus responsable, une pêche artisanale.



Source : greenpeace.fr

jeudi 24 mai 2012

Etat des lieux de la forêt de Sangako

Une équipe de Nébéday, accompagnée par des éco-gardes volontaires et des agents des Eaux et Forêts, a commencé à réaliser un état des lieux de la forêt de Sangako. Cette étude permettra de réaliser une carte floristique de la forêt, d’étudier les zones où la forêt brule, les endroits où elle se régénère, les lieux qui sont sujets à une surexploitation (coupes pour le bois d’œuvre ou le bois de chauffe, sites de charbonnages).

30 placettes ont été disposées dans la forêt de Sangako, chacune à 800m de distance d’une autre. Il s’agissait de répertorier toutes les espèces d’arbres présentes sur les placettes. Deux équipes constituées d’une personne de l’association Nébéday, d’un agent des Eaux et Forêts et de deux éco-gardes, équipes munies de GPS, ont progressé d’un point à un autre afin de procéder à un inventaire dans un rayon de 20 mètres autour du centre de la placette.

Feux de brousse aux abords de la forêt de Sangako
Lors de cet inventaire, Nébéday a pu constater que plus de la moitié de la forêt est en bonne voie de régénération… Mais cet effort de régénération est mis à mal par deux principaux facteurs :
- la coupe du bois pour la cuisine,
- les feux de brousse ravageurs qui empêchent les jeunes plants de grandir.

    Meule à charbon en préparation

    Une triste constatation a été de voir un nombre très important de meules à charbon. Si certaines étaient relativement âgées, d’autres étaient très récentes. Dans une même zone, plus d’une vingtaine ont été recensées, une zone de la forêt où il n’existe presque plus un seul arbre adulte, mais seulement quelques buissons.


    Par ailleurs, des signes intéressants montrent que la forêt de Sangako a encore beaucoup de potentiel. On y trouve encore des chacals et des boas (qui ont d’ailleurs été croisé durant l’inventaire). Il est aussi possible de croiser des phacochères, des hyènes ainsi que quatre espèces de singes : les babouins, les colobes rouges, le singe vervet et le colobe Bai.

    Bel échantillon de la forêt classée de Sangako

    lundi 14 mai 2012

    L'anacardier comme solution aux feux de brousse



    La création de pare-feu est une solution qui a fait ses preuves pour lutter contre les feux de brousse. Cela consiste à faucher la paille sur de longs couloirs placés à des endroits stratégiques dans la forêt.  

    Pour ne pas refaire le travail systématiquement tous les ans, on plante dans ces couloirs des anacardiers sous lesquelles la paille ne repousse pas. Les feuilles de l'anacardier sont grasses et brulent très mal. Le couvert est très dense, la lumière ne filtre plus en dessous. Ne trouvant plus de matière sèche à bruler le feu est bloqué dans sa course et la forêt située de l'autre coté est préservée.

    L'anacardier, en plus d'être un pare-feu efficace, regroupe plusieurs intérêts :
    • Ses branches doivent être taillées régulièrement, le bois ainsi coupé fera un très bon charbon. 
    • De ses fruits on tire la noix de cajou très appréciée et la pomme cajou dont on peut obtenir du jus, du sirop ou encore des confitures. 
    • L'anacardier peut aussi être une solution pour un problème de plus en plus ennuyeux : les babouins. Ceux-ci ont été introduits dans les années 90 d'une manière mystérieuse et ont proliféré à toute vitesse. Ils seraient presqu'une centaine aujourd’hui et n'ont aucun prédateurs! Ils n'hésitent plus du tout à se rapprocher des villages et à piller les champs pour se nourrir. Planter des anacardiers dans la forêt serait donc l'occasion de leur offrir les fruits dont ils raffolent ce qui pourrait limiter leurs intrusions dans les zones de cultures.

    Fruit de l'anacardier et sa graine, la noix de cajou
    Les agents de Nébéday ont sélectionné des graines de qualité auprès des producteurs de la zone et ont entamé la mise en place de pépinières villageoises. Les jeunes plants pourront ainsi être plantés à partir de fin juillet à la saison des pluies.