Nous sénégalais sommes de grands consommateurs de café, mais bizarrement
nous ne consommons que deux qualités de café : le café Touba et le nescafé
instantané.
Le café Touba tire ses origines de l’époque de Cheikh Ahmadou Bamba,
fondateur du mouridisme. Il a rapporté de son exil au Gabon une épice, le diar
(fruit séché du Xylopia aethiopica), qu'il a eu l'idée de mélanger au café
importé par les colons. Le diar est utilisé en médecine traditionnelle pour ses
propriétés anti-microbienne, il est réputé contre la grippe, les bronchites ou
la dysenterie. Depuis, ce café s'est imposé dans tout le Sénégal, il est
consommé par 70 % de la population. Le Sénégal, n'étant pourtant pas un
producteur de café, est devenu un exportateur !
Torréfaction artisanale |
Mais parce que la nature est généreuse, il se pourrait en fin de compte
que sans le savoir le Sénégal soit aussi un "producteur". Le baobab, cet arbre
déjà si généreux, offre des graines qui, une fois torréfiées, font un succédané
de café au goût très savoureux. Si ces graines sont torréfiées avec le diar, il n'y a même presque plus de différence de goût. Quant on sait que la
graine représente 65% du poids du fruit, on se rend compte qu'il y a là un
potentiel énorme.
Le café de bouye saura t-il ravir les papilles de nos compatriotes
aussi bien que le café Touba ou le nescafé ? Voila en tout
cas un débouché plus qu'intéressant pour les transformatrices du Saloum et de
Tambacounda qui sont progressivement initiées à la torréfaction artisanale par
nos animatrices.
A ce jour, Nébéday a formé plus d'une centaine de femmes à la torréfaction des graines de baobab et l'ensemble du café fabriqué lors des formation s'est à chaque fois vendu dans la journée. De nombreuses femmes préparent désormais le café pour leur famille tandis que d'autres le préparent pour le vendre dans leur cantines.
Fin de formation et dégustation du "café" de baobab |
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