Les activités autour de
la forêt de Sangako se poursuivent. En plus des activités de transformation des
ressources forestières, les agents de Nébéday ont commencé à sensibiliser les
villageois au problème de la gestion de la forêt de Sangako en débutant une
campagne de cinéma débat itinérant à travers tous les villages périphériques de
la forêt.
Prise de parole |
Le cinéma débat est un très
bon outil pour ouvrir le dialogue avec l'ensemble de la communauté. C'est
l'occasion de réunir les jeunes, les femmes, les hommes et les anciens et de
discuter ensemble d'un problème concernant tout le village. Chacun peut ainsi
prendre la parole et échanger sur son vécu.
La semaine dernière, l'équipe
de Nébéday a présenté aux villageois de Sandicoly et de Batamar un film sur la déforestation
massive que subissent le nord et l'est du pays. Les images ont interpellé tout
le monde et les commentaires ont fusé dès la fin du documentaire. Car même si
la déforestation ne se fait pas encore à cette échelle "industrielle"
dans cette zone, elle se fait quand même lourdement sentir. Les vieux ont fait
remarquer que de nombreuses espèces d'arbres avaient disparu alors que celles-ci
se révélaient très utiles au vue des fruits qu'elles donnaient ou des maladies
qu'elles soignaient. Les femmes doivent aller toujours plus loin pour récolter de
bois pour la cuisine. La forêt prend régulièrement feu à cause des fumeurs
négligents, des récolteurs de miel sauvage.
Cinéma débat dans un village du Saloum |
Une telle réunion permet
de pointer du doigt les problèmes mais aussi et surtout de commencer à
envisager des réponses. On ouvre ainsi le débat pour entamer une relation
durable avec les villageois. S'ensuivront de nombreuse réunions avec les
anciens, les groupements féminins, les associations sociales et culturelles de
jeunes... Le cinéma débat est donc un très bon outil de communication social
qui permet d'établir un dialogue fort avec toutes les parties prenantes.
Arbre écorché dans la forêt de Sangako |
A titre d'exemple, dans les
villages de Sandicoly et de Batamar, des idées et des problèmes sont sortis de la
manifestation. Les jeunes ont proposé de constituer des équipes de
surveillance. Quant aux femmes, elles ont suggéré de planter un arbre pour
chaque arbre abattu, ou encore de planter un bois domestique pour l'approvisionnement
en charbon. Les hommes ont parlé de réaliser de grands pare-feu stratégiques ou on faucherait la paille pour y planter des anacardiers.
La volonté des villageois
à s'impliquer dans la gestion de leur forêt se révèle à chaque rencontre un peu
plus forte. Les agents de Nébéday sont à pied d'œuvre sur le terrain avec eux
pour qu'ensemble on arrive à mieux protéger la forêt de Sangako.
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