mercredi 14 décembre 2011

Les bienfaits du baobab

Ça y est, décembre se termine et la saison des fruits du baobab (ou pain de singe) commence. Dans tous les arbres nous pouvons voir de jeunes équilibristes en quête du précieux fruit tandis que les enfants ont une technique bien rodée de lancé de bâton qui fait tomber les fruits mûrs.

La récolte du bouye, nom du fruit du baobab en wolof, est une activité saisonnière intéressante. Dans le Saloum, les baobabs sont nombreux et relativement préservés de la récolte des feuilles qui dégrade sérieusement les arbres. Traditionnellement, cette tâche est confiée aux jeunes hommes qui vendent directement leur récolte aux bana-bana (vendeurs itinérants) et c'est là que le bât blesse, car la filière pourrait se développer plus localement et  s'avérer très lucrative. A l'heure actuelle, le bouye est vendu en sacs de 35 kilo à un prix compris entre 7 et 10 €.


Nébéday propose aux femmes qui le souhaitent des ateliers de transformation du fruit du baobab :
  • Transformation de la pulpe du fruit en poudre : la pulpe est ainsi mieux conservée et se stocke plus facilement.
  • Transformation de la pulpe en confiture et en biscuits : activité très intéressante dans les zones touristiques comme Toubacouta.
Le pain de singe est pilé pour séparer la graine de la pulpe
    • Transformation des graines en café : mélangées à une épice locale, les graines de baobab font un succédané de café très savoureux.
    • Transformation des coques de bouye, riche en potasse, en savon.
    • Maraîchage de baobab : les feuilles sont très appréciées en cuisine et elles ont aussi des propriétés nutritionnelles intéressantes. Ce maraîchage pourra permettre de lutter contre les coupes excessives des branches pour la récolte sauvage des feuilles, car ainsi taillés les arbres ne produisent plus de fruit.
    • Reboisement : hormis sur les îles ou le paturage est absent,  les jeunes baobabs se font rares et ont besoin d'un serieux coup de pouce pour se régénérer.

      Le baobab est un arbre mythique, souvent sacré. Les gens le respectent énormément. C'est d'ailleurs une des seules espèces qui reste dans les forêt après qu'on eu abattu toutes les autres pour les activités domestiques. Il est couramment utilisé comme plante médicinal, il traite efficacement, entre autre, la fatigue, la fièvre et la diarrhée. Il possède de très nombreuses indications thérapeutiques qui en dehors des trois cas cités précédemment sont peu connus des populations ; c'est pourquoi Nébéday met aussi en place des séances de discussion au sein des dispensaires sur les bienfaits du baobab pour toute la famille.

      Le baobab est un arbre précieux qui force le respect. Il est généreux et puissant mais aussi fragile. Les jeunes baobabs sont de plus en plus rares alors qu'ils peuvent offrir tant de richesses : il est essentiel de s'impliquer dans la protection et le reboisement.

                                 "Le baobab parait immense, une graine en est la mère"
                                        Birago Diop

      dimanche 11 décembre 2011

      Film sur l'initiative Aliniha

      Le 28/11 à Bruxelles a été projeté un documentaire sur l'initiative Aliniha dont nous vous avions parlé, voici ce documentaire dans son intégralité.


      Africa Turns Green - Aliniha project from Africa Turns Green on Vimeo.

      Gaoua au Burkina Faso, Kayes au Mali et Tambacounda au Sénégal. C’est dans ces trois pays d’Afrique de l’Ouest que l’initiative Aliniha est née.

      Le but d’Aliniha est la réalisation d’un développement durable mis en œuvre par la femme leader.

      Aliniha cherche à établir un modèle de développement durable intégrant des objectifs de protection de l’environnement, de développement humain et de développement économique. Aliniha résulte d’une rencontre entre trois entrepreneurs sociaux qui ont mis en commun leur expertise en vue de piloter cette initiative transfrontalière.

      vendredi 9 décembre 2011

      La formation apiculture en image

      Voici des images de la formation apiculture dont nous avons déjà parlé dans un précédent article, une formation Nébéday soutenue par la fondation Insolites Bâtisseurs.

      mercredi 7 décembre 2011

      L'apiculture selon Vautier à Sandicoly


      L'abeille africaine (Apis adansonii), beaucoup plus redoutable que ses cousines européennes
      La première partie de la formation apiculture auprès des femmes de Sandicoly s’est achevée dans l’enthousiasme général. Les femmes sont ravies d’avoir été formées à l’apiculture selon la méthode Vautier qui réunit 3 qualités essentielles : faible coût, entretien facile et bonne production. Elles ont d’ores et déjà projeté d’agrandir leurs ruchers !

      L'objectif de Nébéday était d'offrir une formation continue qui mêle pratique, théorie et visites d'échange. La visite d’échange devrait se passer en février 2012, les femmes visiteront les ruchers de notre formateur Djibril Diatta. Ainsi formés, ces nouveaux apiculteurs seront autonomes en moins de deux ans.

      Essaim sauvage d'abeilles africaines 
      Les femmes ciblées par Nebeday vivent en périphérie de la forêt classée de Sangako. Les former à l'apiculture est un moyen de les impliquer dans la sauvegarde de leurs ressources et de leur apporter un complément de revenu régulier. Traditionnellement, l'apiculture au Sénégal se fait en récoltant le miel des abeilles sauvages et il faut au préalable incendier les essaims pour en chasser les habitantes. Cette technique détruit les abeilles mais surtout elle risque de mettre le feu à la brousse. La brousse est tellement sèche à certaines périodes de l'année, qu'elle peut s'embraser avec une simple étincelle. Les dégâts sont alors catastrophiques. Cette méthode offre une récolte faible et peu régulière mais surtout elle détruit bien plus qu’elle ne rapporte.

      La méthode Vautier permet la construction de ruches simples, économiques et productives. Optimalement, une ruche Vautier peut produire jusqu'à 80kg de miel par an en deux récoltes, dixit notre formateur, Djibril Diatta, apiculteur casamancais formé depuis 10 ans à la méthode Vautier. De plus, le miel produit est d'excellente qualité et peut donc être commercialisé auprès des commerces, hôtels, campements. Ces fameuses ruches ont en plus la particularité de limiter les tentatives de vol car il est difficile de déplacer une ruche de 70 à 90kg ! Elles sont aussi résistantes aux feux et aux inondations. Un grand avantage dans cette région. Les abeilles sont doublement intéressantes pour les villageois car si les ruches sont placées à proximité raisonnable des champs, il se passe une meilleure pollinisation et les récoltes sont meilleures (de 20 à 30% sauf cas particulier). Les villageoises envisagent aussi de planter des espèces mellifères comme le nébéday (Moringa Oleifera) pour augmenter la production des ruches dans les années à venir. D’autant plus que s’ils sont bien pollinisés, les Moringas peuvent produire jusqu’à 3t de graine à l’hectare, c’est-à-dire presque 3 fois plus que l’arachide. L’huile de Moringa est très bonne pour la cuisine.

      Une partie des ruches a été placée dans la mangrove et l’autre dans la forêt, les apicultrices obtiendront ainsi deux qualités de miel : un miel de mangrove doré, fondant et doux en bouche et un miel de forêt foncé, épais et fort. Comme on dit ici, un pour les femmes et les enfants et l’autre pour les hommes !

      Des discussions vont être programmées avec l’hôpital de Toubacouta sur les bienfaits du miel pour la santé, ainsi que le Moringa, le fruit du baobab, et d’autres produits peu consommés pour leurs propriétés médicales. Cela fera l’objet d’un autre article.

      Ruches Vautier finalisées et installées dans la forêt

      jeudi 1 décembre 2011

      Pépinière de Moringa à Soucouta

      Des bénévoles de l'association Nébéday ont accompagné l'école de Soucouta dans la mise en place d'une pépinière de Moringa dans la cour du bâtiment.

      Il a d'abord fallu débroussailler car il y a toujours beaucoup de paille après la saison des pluies. Ensuite il faut nettoyer tout en répétant aux enfants que "nettoyer c'est bien mais ne pas salir c'est mieux !". La troisième étape est la confection de barrières pour protéger les plants de l'appétit dévorant des chèvres.

      Les enfants seront ensuite informés de l'intérêt nutritionnel des feuilles de Moringa. Une fois les feuilles matures, elles seront récoltées et distribuées aux enfants pour compléter leurs déjeuners.

      Les enfants apprennent que les arbres, dont les moringa, peuvent leur procurer de l'ombre pour jouer et des protéines pour grandir. Les jeunes sont ainsi sensibilisés à l'intérêt de préserver leurs ressources.


      Vous pouvez nous aider à financer nos campagnes de plantations de Moringa via notre initiative Plante la vie.