mardi 18 décembre 2012

Une alternative au charbon de bois.


La majorité des foyers au Sénégal utilisent le bois comme combustible, directement comme bois de chauffe ou pour la fabrication de charbon de bois.

Mais le Sénégal, qui compte aujourd’hui 13 000 000 habitants, ne pourra plus longtemps faire supporter une telle pression sur ses forêts.

Le constat est déjà très lourd dans le nord du pays et dans le Sénégal oriental. Il a donc fallu se pencher sérieusement sur de réelles solutions alternatives. D'un côté les foyers améliorés, qui sont appréciés par les populations mais dont le coût d’achat est parfois élevé. De l'autre le gaz naturelle, mais cela ne vaut que pour la ville, car le gaz est beaucoup trop coûteux en milieu rural. Enfin il y a maintenant le charbon de paille : un procédé simple, efficace, peu coûteux qui nécessite une matière première abondante dans nos campagnes !

Nébéday travaille depuis deux ans sur la mise au point d’un charbon « vert » qui se rapprocherait le plus possible du charbon de bois traditionnel. L'unité de carbonisation mise au point pour la production du charbon est élaborée intégralement avec de la matière première locale et réalisée par le forgeron de Toubacouta. L'ensemble est simple et robuste et ne demande pas de source d’énergie autre que l'endurance de 3 à 6 personnes. Maintenant que l’on a réussi à obtenir un produit de qualité, Nébéday travaille à sa vulgarisation.

Décembre, la saison des pare feux

La paille est sèche et prête à être fauchée avant quelle ne s’enflamme par la faute de quelques chasseurs peu consciencieux ou de récolteurs de miel sauvage. Nos tournées de cinéma-débat parviennent à mobiliser de nombreux villageois pour venir couper cette paille dans les couloirs pare-feu ; la paille est ensuite transportée dans les villages pour y être transformée en charbon de paille.

Une équipe de Nébéday sillonne les villages avec une unité de carbonisation. Ces séances servent d’une part à montrer le procédé à l’ensemble des villageois, mais aussi a former les groupements qui seraient intéressés par sa fabrication et sa commercialisation. Nébéday appuiera ensuite techniquement  les personnes volontaires pour professionnaliser cette nouvelle filière de charbon de paille.


A ce jour 4 villages ont reçu la visite de cette unité de carbonisation.

Etape de carbonisation de la paille

Mélange du poussier et du liant

lundi 10 décembre 2012

Luttons contre les feux de brousse

La saison de reboisement, qui correspond à la saison des pluies, est désormais finie et a fait place à la saison sèche qui est déjà bien installée.

La paille, si verte il n’y encore pas si longtemps, a très vite séchée sous l’effet du vent chaud venu du désert. Cette paille, omniprésente dans nos paysages, devient un matériau de premier choix pour nourrir les feux de brousse.

Plus de 1500 feux de brousse se déclenchent chaque année au Sénégal.

Ces feux de brousse causent des dégâts considérables pour notre pays :
  • Ils compromettent la régénération naturelle.
  • Ils mettent en danger la biodiversité.
  • Ils détruisent le fourrage pour le bétail.
  • Ils contribuent à l’érosion et au lessivage de la terre arable.

Ces désastreuses conséquences poussent progressivement les populations dans un cercle vicieux d’appauvrissement.
Épuisement d'un feux de brousse aux abords de Sangako

Nébéday fait le maximum au côté des populations pour combattre ces feux de brousse et protéger ainsi notre environnement, nos ressources et l’avenir de nos enfants.

La réunion de la semaine passée, organisée avec l'équipe de Nébéday, les chefs de villages, les écogardes, les présidents de groupement féminins et des ASC ainsi que les notables de la zone, a signifié le lancement de la campagne de lutte contre les feux de brousse.

A la demande des participants, Nébéday sillonne les 15 villages périphériques de la forêt de Sangako pour y tenir des séances de cinéma-débat. Des images fortes sont diffusées sur la grande place du village pour conscientiser davantage et mobiliser les foules à se rendre en masse aux abords de la forêt pour y tailler des pare-feux. Ces séances de cinéma-débat permettent de faire remonter et partager les idées pertinentes et ainsi mettre en place sur le terrain des initiatives locales choisies et avalisées par l’ensemble de la communauté : le gage de la réussite et de la pérennité du projet.

La première matinée de pare-feux qui s’est tenue jeudi matin dernier a mobilisé plus de 120 personnes. Réunissant femmes, enfants, hommes et même quelques anciens, ce fut une grande satisfaction pour tous que de voir autant de monde réunis. Les villageois ont l’habitude d’aller couper de petites quantités de paille pour la fabrication de leur palissade ou des toitures, c’est un travail difficile qui est généralement confié aux hommes. Il y avait pourtant une majorité de femmes alors que décembre est la saison de la récolte du bissap et du décorticage des arachides, des activités traditionnellement confiées aux femmes.

Jeune anacardier avec sa protection contre
 les singes et le bétail

Plantation d'un jeune anacardier




La réalisation de pare feux consiste à faucher la paille à l’aide de faucilles ou de machettes sur une largeur de 15 m. Cette année, il a été décidé que nous réaliserions des pare feux prioritaires d’une longueur totale de 9 km dans des couloirs stratégiquement placés, couloirs bloquant le feu porté par le vent du nord est. Dans ces couloirs ont été plantés 5000 anacardiers durant l’hivernage.

Il va maintenant falloir tenir le rythme et aller jusqu’au bout du travail pour optimiser nos chances de voir la forêt préservée des feux de brousse cette année.

 Paysage préservé des flammes près du village de Sandicoly. On y récolte le vin de palme .