vendredi 25 mai 2012

Victoire pour les océans et les pêcheurs artisans africains

Un espoir pour les ressources halieutiques du Sénégal
Début mai, le gouvernement du Sénégal a finalement annulé les autorisations de pêche qui avaient été octroyées aux 29 chalutiers pélagiques étrangers opérant dans les eaux sénégalaises. Cette très bonne décision va bénéficier aux pêcheurs artisans locaux, qui voyaient leurs ressources diminuer du fait de la surpêche pratiquée par ces navires étrangers.
Il y a quelques mois, en pleine campagne présidentielle au Sénégal, Macky Sall, alors candidat, avait rencontré des représentants de Greenpeace basés à Dakar. A l’issue de ce rendez-vous, il avait publiquement déclaré qu’il agirait, une fois élu, pour mettre fin au pillage des eaux sénégalaises par les bateaux étrangers. Il vient donc de tenir sa promesse.


Cette rencontre a eu lieu alors que les équipes de Greenpeace menaient une mission à bord de l’Arctic Sunrise en mars-avril dans les eaux ouest africaines. Cette expédition a été le point d’orgue d’une campagne de terrain, menée avec la population sénégalaise et les pêcheurs artisans locaux, pour réclamer plus d’équité dans le partage des ressources halieutiques et une meilleure protection pour les océans ouest africains.

Pêche artisanale sur les cotes sénégalaises
Bon nombre des énormes chalutiers qui viennent piller les mers d’Afrique viennent d’Europe. L’Union européenne doit prendre ses responsabilités et s’inspirer de cette décision des dirigeants africains. Plutôt que d’envoyer les navires en surnombre de sa flotte pêcher dans les eaux des pays en développement, la politique commune des pêches européenne, actuellement en pleine réforme, devrait limiter le nombre de bateaux industriels de pêches et favoriser une pêche locale plus responsable, une pêche artisanale.



Source : greenpeace.fr

jeudi 24 mai 2012

Etat des lieux de la forêt de Sangako

Une équipe de Nébéday, accompagnée par des éco-gardes volontaires et des agents des Eaux et Forêts, a commencé à réaliser un état des lieux de la forêt de Sangako. Cette étude permettra de réaliser une carte floristique de la forêt, d’étudier les zones où la forêt brule, les endroits où elle se régénère, les lieux qui sont sujets à une surexploitation (coupes pour le bois d’œuvre ou le bois de chauffe, sites de charbonnages).

30 placettes ont été disposées dans la forêt de Sangako, chacune à 800m de distance d’une autre. Il s’agissait de répertorier toutes les espèces d’arbres présentes sur les placettes. Deux équipes constituées d’une personne de l’association Nébéday, d’un agent des Eaux et Forêts et de deux éco-gardes, équipes munies de GPS, ont progressé d’un point à un autre afin de procéder à un inventaire dans un rayon de 20 mètres autour du centre de la placette.

Feux de brousse aux abords de la forêt de Sangako
Lors de cet inventaire, Nébéday a pu constater que plus de la moitié de la forêt est en bonne voie de régénération… Mais cet effort de régénération est mis à mal par deux principaux facteurs :
- la coupe du bois pour la cuisine,
- les feux de brousse ravageurs qui empêchent les jeunes plants de grandir.

    Meule à charbon en préparation

    Une triste constatation a été de voir un nombre très important de meules à charbon. Si certaines étaient relativement âgées, d’autres étaient très récentes. Dans une même zone, plus d’une vingtaine ont été recensées, une zone de la forêt où il n’existe presque plus un seul arbre adulte, mais seulement quelques buissons.


    Par ailleurs, des signes intéressants montrent que la forêt de Sangako a encore beaucoup de potentiel. On y trouve encore des chacals et des boas (qui ont d’ailleurs été croisé durant l’inventaire). Il est aussi possible de croiser des phacochères, des hyènes ainsi que quatre espèces de singes : les babouins, les colobes rouges, le singe vervet et le colobe Bai.

    Bel échantillon de la forêt classée de Sangako

    lundi 14 mai 2012

    L'anacardier comme solution aux feux de brousse



    La création de pare-feu est une solution qui a fait ses preuves pour lutter contre les feux de brousse. Cela consiste à faucher la paille sur de longs couloirs placés à des endroits stratégiques dans la forêt.  

    Pour ne pas refaire le travail systématiquement tous les ans, on plante dans ces couloirs des anacardiers sous lesquelles la paille ne repousse pas. Les feuilles de l'anacardier sont grasses et brulent très mal. Le couvert est très dense, la lumière ne filtre plus en dessous. Ne trouvant plus de matière sèche à bruler le feu est bloqué dans sa course et la forêt située de l'autre coté est préservée.

    L'anacardier, en plus d'être un pare-feu efficace, regroupe plusieurs intérêts :
    • Ses branches doivent être taillées régulièrement, le bois ainsi coupé fera un très bon charbon. 
    • De ses fruits on tire la noix de cajou très appréciée et la pomme cajou dont on peut obtenir du jus, du sirop ou encore des confitures. 
    • L'anacardier peut aussi être une solution pour un problème de plus en plus ennuyeux : les babouins. Ceux-ci ont été introduits dans les années 90 d'une manière mystérieuse et ont proliféré à toute vitesse. Ils seraient presqu'une centaine aujourd’hui et n'ont aucun prédateurs! Ils n'hésitent plus du tout à se rapprocher des villages et à piller les champs pour se nourrir. Planter des anacardiers dans la forêt serait donc l'occasion de leur offrir les fruits dont ils raffolent ce qui pourrait limiter leurs intrusions dans les zones de cultures.

    Fruit de l'anacardier et sa graine, la noix de cajou
    Les agents de Nébéday ont sélectionné des graines de qualité auprès des producteurs de la zone et ont entamé la mise en place de pépinières villageoises. Les jeunes plants pourront ainsi être plantés à partir de fin juillet à la saison des pluies.


    mercredi 2 mai 2012

    Les premiers pas de Nébéday à Sokone

    A l'occasion du 1er mai, le centre de formation professionnel Catalunya de Sokone a proposé à l’équipe Nébéday de participer à un défilé : l’Olympiade des métiers.

    Remise des sacs plastiques récoltés
    en vue d'être recyclés

    Les jeunes sokonois ont défilé dans les rues avec un objectif : ramasser un maximum de déchets plastique afin de les recycler. Ce défilé était aussi l'occasion de découvrir les différents corps de métiers de la ville.

    Le cortège a fait un arrêt à SOPREFF, une usine de transformation en agrocarburant du Jatropha récemment inaugurée.

    Les sacs plastiques ramassés durant toute cette matinée ont ensuite été remis à un menuisier métallique pour qu'il les transforme en casques.

    Le cortège s'est arrêté dans les nouveaux locaux Nébéday de Sokone où l'on a pu présenter nos pépinières ainsi que les différentes actions que nous mènons dans la région.

    mardi 1 mai 2012

    Initiation au maraichage bio

    Une équipe de Nébéday s'est rendue auprès de l'Association des femmes Aliniha Autogérée dénommée KHERAMAKONO à Kothiary afin de les former à la pratique du maraichage bio.

    Le formateur, Jean Claude Drunet, a donné de nombreux conseils qui permettront aux femmes d’améliorer leur rendements.

    Parmi eux il y avait :
    • La pratique du compostage, qui permet d'enrichir considérablement le sol et permet de diminuer d'un tiers la quantité de déchet organique d'un foyer.
    • Le paillage, qui consiste à recouvrir le sol de déchets organique afin de le nourrir et de le protéger.
    • Les bonnes pratiques de l'arrosage.
    • Comment mettre en place une planche de culture biologique.
    • L'utilisation des végétaux pour améliorer le rendement ( par exemple : le neem, l'acacia albida, le vetiver).
    Le neem est un puissant pesticide, insecticide et fertilisant

    Cette journée a aussi été l'occasion d'apprendre aux femmes à planter un arbre dans de bonnes conditions.

    Pour de petits arbres (nebeday, papayer,...)
    1. Définir un trou de 40x40
    2. Creuser 1/3 de la partie supérieure de la terre, la mettre d’un côté
    3. Creuser 2/3 restant et mettre la terre de fond de l’autre côté
    4. Mélanger 5 kg de fumier avec les 2/3 de terre de fond
    5. Mélanger 3 kg de compost avec les 1/3 de la terre de surface
    6. Reboucher le trou avec les 2/3 de terre de fond en premier
    7. Et les 1/3 de la terre de surface en dernier
    8. Planter votre arbre
    9. Arroser abondamment avec 20 l d’eau
    10. Enfin, mettre de la paille

    Pour de grands arbres (manguiers)
    1. Définir un trou de 80x80
    2. Et renouveler le même processus



    L'arrosage garanti une bonne reprise

    mardi 24 avril 2012

    L'éducation environnementale social et financière avec Aflatoun


    L’association Nébéday a organisé des sessions de formation Aflatoun des enseignants les 14, 15, 21 et 22 Avril 2012.

    La formation a été organisée au Conseil Régional de Fatick pour 7 écoles de la zone. Il s’agit des écoles de Diaglé, Dioral, Poukham Tock, Fayil, Mbouma, Ngouloul Peul et Ouyal Sandé Sérère. Au total, 45 enseignants étaient présents lors de cette formation ainsi qu'un représentant de l'Inspecteur d’Académie et un représentant du Conseil Régional de Fatick. Cette formation a été dispensée par le maître formateur Aflatoun Gérard Madjiby Sambou et le facilitateur Moussa Sarr.

    Contenu de la Formation :
    • Séquence 1 : Aperçu et Présentation
    Le contenu et les objectifs de la formation ont été énoncés afin d’amender le programme de ce séminaire. Ce dernier se composait d’ateliers de travail et de séances plénières de restitution.
    • Séquence 2 : Personnage et Devise du programme Aflatoun
    Les enseignants sont répartis en groupes pour lire des extraits des livrets et préparer une leçon de simulation suivi de commentaires et de réactions.
    • Séquence 3 : Compréhension personnelle et Exploration
    Aflatoun insiste sur la Compréhension Personnelle et l’Exploration, puis comment ce concept est enseigné dans les livres. Après le jeu activateur, les enseignants ont été mis en sous groupes pour lire un chapitre du livret et préparer une leçon de simulation. Discussions et feedback s’en sont suivis.
    • Séquence 4 : Droits et Responsabilités des enfants
    L’objectif est de faire connaître la CDE (Convention sur les Droits de l’Enfant) aux enseignants qui ne la connaissent pas encore. Démystifier la CDE en démontrant aux enseignants qu’au lieu d’être un document légal encombrant, il est plutôt basé sur des principes de bon sens et des aspirations largement partagées.
    • Séquence 5 : Epargne et Dépenses
    Les participants sont constitués en sous-groupes. Chaque groupe devrait alors lire les chapitres du livre proposés et préparer une leçon de simulation. Ils devraient préparer la leçon comme si celle-ci était destinée aux enfants. Après les leçons de simulation, s’en suivent des discussions et feedback.
    • Séquence 6 : Théâtre d’Images et la narration d’histoires comme outils de la participation
    Après un jeu activateur, un autre jeu sur la spontanéité pour aider les participants à discuter et explorer ce qu’on veut dire par la spontanéité.
    • Séquence 7 : Planification et Budgétisation
    Même procédure comme les autres séances.
    • Séquence 8 : Entreprise sociale, financière et environnementale des enfants
    Des sous groupes ont lu des extraits des livres, précédés par une introduction du formateur sur le concept d’Entreprise. Puis les sous groupes préparent et planifient des projets (Entreprises sociale, financière et environnementale). L’atelier de l’entreprise environnementale a été animé par Moussa Sarr. A la fin du travail, les sous groupes ont présenté devant tous les participants et ont écouté les réactions.
    • Séquence 9 : Sexes
    L’histoire du chirurgien est racontée par le formateur. La question " ne peuvent pas parce que... " est posée. Une façon amusante de réfléchir sur nos propres préjugés en matière de sexes. Il s’agissait de demander aux participants : qu’est-ce que l’homme peut et la femme ne peut pas et vice-versa.

    Evaluation de la formation
    Les enseignants ont eu chacun une fiche à remplir pour mentionner leur impression par rapport à la formation Aflatoun.

    Déroulement de la formation Aflatoun à Fatick                     

    jeudi 19 avril 2012

    Lancement de la tournée de cinémas-débats


    Les activités autour de la forêt de Sangako se poursuivent. En plus des activités de transformation des ressources forestières, les agents de Nébéday ont commencé à sensibiliser les villageois au problème de la gestion de la forêt de Sangako en débutant une campagne de cinéma débat itinérant à travers tous les villages périphériques de la forêt.

    Prise de parole
    Le cinéma débat est un très bon outil pour ouvrir le dialogue avec l'ensemble de la communauté. C'est l'occasion de réunir les jeunes, les femmes, les hommes et les anciens et de discuter ensemble d'un problème concernant tout le village. Chacun peut ainsi prendre la parole et échanger sur son vécu.

    La semaine dernière, l'équipe de Nébéday a présenté aux villageois de Sandicoly et de Batamar un film sur la déforestation massive que subissent le nord et l'est du pays. Les images ont interpellé tout le monde et les commentaires ont fusé dès la fin du documentaire. Car même si la déforestation ne se fait pas encore à cette échelle "industrielle" dans cette zone, elle se fait quand même lourdement sentir. Les vieux ont fait remarquer que de nombreuses espèces d'arbres avaient disparu alors que celles-ci se révélaient très utiles au vue des fruits qu'elles donnaient ou des maladies qu'elles soignaient. Les femmes doivent aller toujours plus loin pour récolter de bois pour la cuisine. La forêt prend régulièrement feu à cause des fumeurs négligents, des récolteurs de miel sauvage.
    Cinéma débat dans un village du Saloum
    Une telle réunion permet de pointer du doigt les problèmes mais aussi et surtout de commencer à envisager des réponses. On ouvre ainsi le débat pour entamer une relation durable avec les villageois. S'ensuivront de nombreuse réunions avec les anciens, les groupements féminins, les associations sociales et culturelles de jeunes... Le cinéma débat est donc un très bon outil de communication social qui permet d'établir un dialogue fort avec toutes les parties prenantes.

    Arbre écorché dans la forêt de Sangako
    A titre d'exemple, dans les villages de Sandicoly et de Batamar, des idées et des problèmes sont sortis de la manifestation. Les jeunes ont proposé de constituer des équipes de surveillance. Quant aux femmes, elles ont suggéré de planter un arbre pour chaque arbre abattu, ou encore de planter un bois domestique pour l'approvisionnement en charbon. Les hommes ont parlé de réaliser de grands pare-feu stratégiques ou on faucherait la paille pour y planter des anacardiers.


    La volonté des villageois à s'impliquer dans la gestion de leur forêt se révèle à chaque rencontre un peu plus forte. Les agents de Nébéday sont à pied d'œuvre sur le terrain avec eux pour qu'ensemble on arrive à mieux protéger la forêt de Sangako.